Le Pays basque (Euskadi) se compose en réalité de sept provinces réparties de part et d’autre des Pyrénées, d’où la devise basque (Zazpiak Bat) qui signifie : Sept égal Un ! Il s’agit en Espagne de la Guipuscoa (Saint Sébastien), de l’Alava (Vitoria-Gasteiz), de la Biscaye (Bilbao) et de la Navarre (Pampelune). C’est l’Hegoalde (région du sud en basque). Au nord, l’Iparalde se compose du Labourd (Bayonne), de la Basse Navarre (Saint Jean Pied de Port) et de la Soule (Mauléon). Dans ces sept provinces, on parle l’Euskara et il y flotte l’Ikurina, ce drapeau vert, rouge et blanc.
Pour vos prochaines vacances, faites votre choix parmi une centaine de campings du pays basque.
Du bleu…
La mer a toujours tenu une place importante au Pays basque. Les basques sont des voyageurs mais aussi des pécheurs de baleines ou de morue sur les bancs de Terre-neuve. D’ailleurs, une partie importante de la population de Saint Pierre et Miquelon est d’origine basque. Aujourd’hui, les plages font le bonheur de tous les touristes… et des surfers. Certains spots sont célèbres dans le monde entier à l’image de « Belharra » cette vague mythique de dix mètres au large d’Urrugne.
Si vous avez envie de sable fin, le choix est vaste, de la plage de la Négresse à Biarritz à Hendaye, en passant par la plage des Cavaliers à Anglet, Bidart ou Saint Jean de Luz. Comme l’océan est souvent… viril, si vous avez des enfants en bas âge, allez passer une journée sur la plage de Socoa protégée par la digue du fort.
Du vert…
Dire que le Pays Basque est vert est un euphémisme. Pour peu que vous preniez la peine de vous enfoncer dans les terres, vous en prendrez plein la vue, des paysages vallonnés parsemés de petites maisons blanches et rouges avec des champs mouchetés de moutons, des vallées menant butant contre les montagnes. Les amateurs de belles randonnée, n’auront que l’embarras du choix pour aller user leur chaussures de randonnée toutes neuves, le chemin de Saint Jacques de Compostelle, la forêt d’Iraty, la Rhune (qu’on peut aussi monter… en train), la Vallée des Aldudes, le col d’Ispeguy etc. Au fond de cette dernière, s’est installé une des entreprises les plus emblématiques d’Iparalde, Pierre Oteiza. Ce dernier a fait, d’une petite entreprise familiale de salaison, une société prospère. Il a sauvé la race du porc basque et a créé, aux portes de son usine, un sentier de découverte dédié à cet estimable ongulidé qui a la particularité de vivre en plein air. En haut de ce sentier, Peio (Pierre en basque) a taillé une terrasse qui domine la vallée et sur la barrière qui protège du vide, un plaque de cuivre sur laquelle est écrite « Ecoutez le silence ». Là encore… que du vert !
… Du blanc et du rouge !
Blanc et rouge comme les maisons traditionnelles (Etxe) que vous pourrez découvrir en vous promenant dans la campagne ou en allant visiter le plus beau village de France, Ainhoa. Rouge, c’est aussi un des produits les plus typiques à savoir le piment d’Espelette qui peut être consommé de différentes manières, fourrés avec de la morue, en poudre pour remplacer le poivre, en gelée pour manger le fromage ou le foie gras…
… Mais pas seulement !
Mais la richesse du Pays Basque, elle est dans l’amour de la fête, qu’il s’agisse des Fêtes de Bayonne, la San Firmin à Pampelune et toutes les fêtes qu’organise le moindre petit village. Elle se cache aussi derrière les fabuleux chœurs basques ou quelques chanteurs qui ont su magnifier la langue. L’âme basque, se dissimule encore dans le savoir-faire de ses artisans : celui de Goicoetchea une dynastie de potiers installés depuis trois générations à Osses sur la route de Saint Jean Pied de Port, Jean Vier créateur de linge basque depuis plus de trente ans, Puyodebat et Cazenave, deux exceptionnels chocolatiers installés à Bayonne, Pierre Oteiza ou Laurent Pétricoréna (entre autres charcutiers) qui ont su donner ses lettres de noblesse à la charcuterie basque.
Si vous ne devez en voir qu’un artisan durant votre passage dans ce fabuleux coin de France, arrêtez-vous à Larressore, un tout petit village situé entre Saint Pée sur Nivelle et Saint Jean de Luz. Au fond d’une petite place, à côté du fronton, est installée une famille qui fabrique depuis huit générations un des objets les plus représentatifs de la culture basque, le Makila (bâton en basque), la famille Ainciart Bergara. La qualité des makhilas qui sortent de ce petit atelier est telle que l’atelier Ainciart Bergara est inscrit depuis fin 2011 à l’inventaire des Métiers d’Art Rares au titre de la convention de l’Unesco pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel mondial. Excusez du peu. Ce magnifique objet est fabriqué sur mesure, exclusivement en bois de néflier qui sera sculpté à vif. Les parements sont en laiton, maillechort (alliage de cuivre, nickel et zinc d'aspect argenté), argent ou or. Le pommeau en argent ou en or.
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Un makhila de chez Bergara, ça se mérite. Une fois admis à entrer dans l’atelier (pas systématique), on va vous demander votre poids et votre taille. Ensuite, on vous demandera votre devise (par exemple Makhila eskuan nabila munduan : le makhila en main, je vais par le monde) qui sera gravée à la main sous le pommeau pour rechercher une harmonie de ligne tout en respectant l’équilibre qui facilitera la marche. Vous définirez ensuite, la nature des parements qui seront entièrement réalisés sur mesure en fonction de la taille du bois. Ensuite, il faudra vous armer de patience et attendre… un an environ pour venir chercher votre Makhila qui sera unique. Comptez entre 270 et 650 €, voire plus pour un modèle avec parement or.
Après ce petit voyage dans ce petit coin de France au nord des Pyrénées, il est possible que vous ayez envie d’en connaitre plus. N’hésitez pas, faites l’effort d’aller à la découverte de cette culture, de ce patrimoine et de ce peuple qui peuvent être « rugueux » comme l’euskara mais chaleureux comme peuvent l’être les chants d’un chœur d’homme. Ikus Arte (au revoir) et à très vite !